Citrus Ichangensis – Ichang Papeda

L‘Ichang papeda, en latin Citrus ichangensis, est un agrume remarquable pour sa rusticité et sa bonne résistance à la sécheresse, qui possède toutes les caractéristiques physiques des citronniers, tant au niveau de son feuillage persistant qu’en raison du parfum suave de ses petites fleurs blanches à rosées. Ses petits fruits, comestibles mais peu juteux, possèdent un zeste jaune à maturité, aromatique, toutefois moins parfumé que celui du Yuzu. Il est en général plus apprécié pour sa valeur ornementale et sa tolérance vis à vis de conditions de culture défavorables que pour la qualité gustative de ses fruits. Il s’agit peut-être de la seule espèce du genre Citrus capable d’être cultivée en pleine terre dans les zones tempérées d’ Europe de façon fiable. Un agrume à essayer absolument!

Le Citrus ichangensis, de la famille des Rutacées fait partie des agrumes les plus septentrionaux. Il est originaire du sud-ouest et du centre-ouest de la Chine, qui connaissent des climat assez proches de ceux que l’on rencontre dans le sud de l’Europe. Capable de survivre à des gelées brèves de l’ordre de -15 °C en Chine, il est se comporte très bien dans les jardins jusque dans le centre de l’Angleterre et sa rusticité est parfaitement avérée jusqu’à au moins -10 °C.

Il s’agit d’un arbuste épineux au port buissonnant, aussi large que haut, atteignant à maturité en moyenne 3,50m en tous sens. Les jeunes pousses sont couverts d’épines. Ses feuilles, minces, persistantes, pourprées au débourrement, sont 4 à 6 fois plus longues que larges, en forme de fuseau, pointues à leur extrémité. Les pétioles des feuilles sont larges, ailés, et parfois aussi longs que la feuille elle-même. Les fleurs sont campanulées, remarquablement odorantes, de petite taille pour un agrume, elles paraissent au printemps, en mars-avril selon le climat, parfois en mai. Les fruits ressemblent à de petits citrons arrondis devenant jaunes à maturité. Leur épiderme est moyennement épais, aromatique. La pulpe, divisés en 8 quartiers, peu juteuse, d’une couleur jaune-blanc et de saveur amère ou acide, renferme beaucoup de pépins de belle taille qui germent facilement. Elle est riche en huiles essentielles, dont bien parfumée. On récolte les fruits en octobre-novembre alors que leur concentration en huiles essentielles est à son apogée. Il s’agit d’un arbuste autofertile ce qui signifie qu’un seul individu suffit pour une pollinisation complète et assurer la fructification.  Cet agrume est l’un des deux parents du Yuzu, tellement apprécié pour son parfum.

L’Ichang papeda peut s’utiliser en cuisine, pour relever les plats exotiques ou créoles. Le zeste de cet agrume apporte une touche très subtile de citronnelle aux volailles ou aux desserts. Le zeste est parfois employé. Son jus entre dans la composition de boissons désaltérantes, auxquels il apporte une petite touche d’amertume. La culture en pots n’est ni necessaire étant donné la rusticité de la plante dans de nombreuses régions, ni recommandée pour cet arbuste pouvant atteindre 4m en tous sens. Au jardin, il peut être intégré à une haie libre, tout comme le Poncirus trifoliata, le Pseudocydonia sinensis, le Maclura pomifera, des arbustes peu ordinaires à la fois décoratifs et fruitiers, et vraiment résistants. Veillez cependant à ne pas l’installer dans un sol trop calcaire, ni gorgé d’eau.

Comme tous les Citrus, l’Ichang papeda contient dans ses feuilles, ses fleurs et ses fruits des poches à essence souvent visibles à l’œil nu dont on extrait par distillation (fleur et feuilles) ou par pression (zeste) de l’huile essentielle dont la fragrance est qualifiée de fraîche, hespéridée, acidulée, aux notes vertes.